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le blog politique de Sebastien Langlois
17 avril 2009

La crise qui changea le monde

Les scénaristes pensaient avoir tout inventé: une invasion extra-terrestre, la chute d’une météorite, une explosion atomique, un violent réchauffement climatique, une sévère épidémie… Toutes ces catastrophes engendrent au cinéma ou dans la littérature une solidarité et une union mondiale. Unir ses forces pour lutter contre un ennemi commun… La vérité est bien moins romanesque car c’est une crise économique sans précédent qui a permit la première union solidaire internationale mondiale pour sauver, non pas l’humanité ou une grande cause, mais un système économique…

Le G20 de Londres n’est qu’une image d’Epinal… La fin du secret bancaire, le contrôle des fonds spéculatifs, la dénonciation des paradis fiscaux ou la surveillance des rémunérations des traders ne vont rien changé à la situation de crise que nous subissons au quotidien. Ces mesures ne serviront qu’à éviter une récidive, éviter qu’une telle crise ne sévisse de nouveau dans un futur proche, tenter de limiter les dérives extrêmes d’un système basé sur l’envie existentielle et illimitée de l’homme à assouvir ses besoins et donc à augmenter ses ressources… Les grands de ce monde ne se sont pas unis pour « changer le monde », comme dirait l’initiateur de ce G20, mais pour conserver et sauver leurs intérêts respectifs. Il est à déplorer que le seul vecteur qui puisse unir la planète soit l’argent.

La multiplication par 3 des fonds du FMI vont servir à relancer la croissance mondiale. Mais le FMI qu’est ce que c’est ?  C’est une sorte de mutuelle économique. Les pays cotisent pour bénéficier d’un fond sécuritaire en cas de banqueroute. Basé sur une solidarité économique, les pays adhérents et prospères versent une cotisation. A l’inverse, Les pays adhérents en situation de faillites se voient soutenus pour maîtriser et diminuer leur endettement. Chaque pays s’engage en fonction de leur situation économique à respecter cette logique. Mais les 1000 milliards du G20 n’existent pas matériellement. Les pays du G20 vont simplement creuser leurs déficits mutuels pour créer ces 1000 milliards. Donc, pour financer les pays en faillites, les pays les moins pauvres s’appauvrissent en pariant sur la relance d’un système qui les a amenés à faire face à cette situation de crise ! le serpent se mord la queue, le pari est osé…mais c’est la seule solution pour sauver le capitaliste.

La crise économique va très certainement changer le monde de demain, la prospérité d’hier est déjà à classer dans le tiroir à souvenir.

Chaque pays subit cette crise, mais les répercutions ne sont pas égalitaires. Plus le pays est « riche », plus le pays possède d’entreprises cotées en  bourse, plus le pays endure les difficultés. A ce petit jeu, les pays émergents, la BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) en ressortent plus que renforcer. A l’aube de la crise, ces pays très productifs présentaient une croissance extraordinaire, une croissance telle qu’ils venaient taquiner de très prés les pays les plus riches du monde (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Unis, France, Canada…). Au jour d’aujourd’hui, les pays historiquement riches, berceau du capitalisme, sont très handicapés et les producteurs de richesse sont menacés car ébranlés. En parallèle, la BRIC continue de prospérer. Moins violement touchés par la crise, ces pays peu soucieux des conditions sociales offrent aux investisseurs un terrain de jeu. Les licenciements abusifs, les heures supplémentaires, les syndicats, les conditions de vie des employés ou le respect des droits de l’homme  n’ont pas lieu d’être… Et c’est pourquoi aujourd’hui seules les banques chinoises sont en mesure d’investir. Et la Chine est devenue la banque de l’Amérique. Les chinois investissent et prennent part aux capitaux des fleurons de l’économie américaine et européenne. Les chinois ont mis la main sur les pièces maitresses du grand échiquier économique mondiale… Qui dit poids économique, dit pouvoir géopolitique. Cette crise peut devenir un renversement et marqué l’Histoire. Les prochaines années seront décisives. Les délais de la relance, la célérité, les choix et la rigueur de nos chefs d’états seront déterminants. Il est plus que temps pour l’Europe de s’unir pour faire face au tsunami qui nous menace sous peine de nous faire balayer en moins de temps qu’il ne faut pour comprendre ce qu’il nous arrive…

Unissons nos forces, poursuivons le travail, défendons nos valeurs et cessons de nous regarder le nombril. A vouloir sauver ou perpétuer notre petit confort de vie (35 heures, grèves à répétitions…), nous allons simplement tout perdre et devenir des otages économiques et politiques de la Chine et de l'Inde.

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